Clémence Pasquier : "Même quand je vais boire une bière avec des potes je pense à Dieu"
À 23 ans, Clémence Pasquier œuvre à la pastorale des jeunes cathos du diocèse de Lyon. Responsable des projets professionnels à destination des jeunes, elle s’occupe également de la partie évènementielle et veille à mettre en relation les jeunes des différents groupes catholiques de Lyon. Pour le 8 Décembre, elle coordonne la messe des jeunes de Fourvière et s’occupe, sur place, du bon déroulé des événements. Rencontre avec une jeune femme positive et dynamique.
C’est dans les locaux du diocèse de Lyon, à Saint-Jean, que l’on rencontre Clémence Pasquier. Le sourire aux lèvres, elle s’empresse de s’installer, impatiente d’entamer la discussion. Clémence baigne dans la religion depuis qu’elle est toute petite. Sa famille est catholique et a toujours été engagée dans l’église. "On n’allait pas à la messe juste le dimanche" nous lance-t-elle. Lorsqu’elle est enfant, Clémence participe au spectacle religieux de ses parents : "un mystère d’évangélisation". Elle voyage beaucoup et ressent rapidement un besoin presque vital de transmettre le message de l’Église, surtout aux personnes qu’il n’atteint pas. "Parfois ça me brûle de voir des gens qui n’ont pas de sens à leur vie et qui se détruisent en cherchant à vivre des choses intenses. Il faut qu’ils rencontrent ce que moi j’ai rencontré, qu’ils rencontrent Dieu. On ne peut pas le garder juste pour nous, c’est tellement beau.".
Même si à la maison la religion est très présente, Clémence ne compte pas suivre le même chemin que ses parents. Vers 14 ans, elle se détache des habitudes religieuses familiales et fait de sa foi un véritable choix personnel. Elle prend ses propres engagements et commence à aller plus régulièrement à la messe, seule et en semaine. Quant à ses prières, elles deviennent de plus en plus personnelles.
"Moi, je me lève le matin et quand je rentre dans le salon, je vois papa entrain de prier. Ça a toujours marqué notre famille, et puis aussi parce qu’on a toujours vécu la religion ensemble mais ils ne nous ont jamais forcé la main quoi."
Une musicienne au service de la jeunesse
Clémence est aussi mélomane. Très jeune, elle fait de la musique au collège et à la cathédrale d’Angers. Aujourd’hui elle chante encore dans les chorales mais fait surtout de la pop chrétienne avec son groupe Etincelo. Pour elle, jeunesse et croyance ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Elle cherche d’ailleurs constamment à proposer de nouvelles manières de rejoindre les jeunes, même si elle a conscience que l’Église s’en éloigne. "Un jeune ça a besoin d’une raison de vivre, d’absolu, de beau ! La foi est une manière d’y répondre.".
"J’essaye de faire en sorte que Dieu prenne la première place.
C’est à dire que même quand je suis avec des potes et que je passe des bon moments, ça ne me déconnecte pas de Dieu. C’est pas toujours si simple que ça mais en tout cas, j’essaye de vivre en cohérence pour que ma prière du matin ne soit pas
déconnectée de ma journée. Que ce soit cohérent dans ma
façon d’agir, dans ma façon d’être. Ça ne m’empêche
absolument pas de profiter de la vie : être heureux et passer
des bons moments humains, c’est un cadeau de Dieu pour moi."
Être croyante, un engagement de tous les instants
Pour Clémence, la foi est aussi une affaire de raison. Étant passée par des études de physique chimie, elle assure à ce propos avoir un esprit très cartésien. Pour elle, religion et science ne sont pas incompatibles : "Quand on voit la perfection du monde qui nous entoure, même d’un point de vue scientifique, on ne peut pas croire que cela est arrivé par hasard." De manière assez étonnante, elle redoute le jour où l’existence de Dieu sera prouvée scientifiquement. "Je pose l’acte de dire que je crois en Dieu, sans forcément avoir de grandes preuves. Mais je m’engage, c’est une réelle volonté.".
"Mon objectif c’est que l’Église puisse atteindre les jeunes et être à l’écoute de ce qu’ils ont besoin. Mon rôle c’est presque de faire l’interface entre une génération presque méconnue de l’église aujourd’hui, et les prêtres. La plupart des prêtres ont entre 40 ans et plus, alors forcément il y a un décalage de générations. Moi, j’ai l’âge des gens qu’ils cherchent à atteindre, je connais l’intérieur de l’église et je peux donc proposer des nouvelles manières de communiquer."
Dans son quotidien, Clémence essaye de concrétiser sa foi par des actes réels, c’est pourquoi elle passe 30 heures par semaine à la pastorale. La croyance, Clémence la vit comme un trésor et, pour elle, c’est une réelle responsabilité que de faire découvrir Dieu et la religion aux autres. Sa mission d’évangélisation l’habite et ça tombe bien, elle n’a aucun complexe à parler de Dieu. "Croyant ou pas, on est tous face aux mêmes difficultés".
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